Arts, Arts verbaux, Poésie, Projet poésie été 2016

5/

Guillaume
Le 11 août
À Samuel, Florian, Peter, Arsène

Arsène, tu es en Chine mais j’ai un voyage de retard : voici donc une réponse à tes textes de Suisse.

g.

Réponse à Arsène en Suisse

Je t’imagine Arsène au Mac
Do des montagnes entre le mac
Chicken et les télévisions avec
Devant les yeux ton Bic
Un carnet et ton cornet de frites.

Comment dormais ?
Comment mangeais ?
Comment lavais ?

Hé bien moi, j’ai passé mon été
à oublier un boulot du passé
un boulot qui m’a été supprimé
et j’ai dormi beaucoup et contemplé autant
les ciels intenses les ciels nombreux
qui se déploient soirs et matins sur les Lilas
les ciels –
et j’ai écrit
des bas quatrains

et j’ai bossé
oui j’ai bossé
au parc Monceau, enfin, tout à côté,
où d’autres ciels m’étaient offerts.

Aujourd’hui je suis sec – la fatigue a pris entièrement le contrôle de mes muscles et c’est tout distendu mais pas encore tout à fait détendu que je finis, ici, ce poème paysage

alors qu’attablé devant moi au même bistrot de quartier,
Samuel,
aussi,
écrit.


Samuel
Le 9 août
À Guillaume, Florian, Peter, Arsène

Bonjour,

En parallèle des écrits avec Guillaume, j’ai composé un petit ensemble nommé Un voyage, ci-joint.

Bonne lecture,

Samuel

Un voyage

I. Lisieux – Paris
Lundi 8 août

Gare de Lisieux
onze heure trente-neuf
les passagers s’alignent
le long du quai
les fumeurs fument
avec nervosité
leurs cigarettes
la dernière les pauvres
avant l’arrivée à Saint-Lazare
mais la plupart des voyageurs
regardent ou tapent
sur l’écran de leur smartphone
quand ils ne se prennent pas en photos
et même
un homme en utilise un pour avoir
une conversation téléphonique
L’Annonce de l’entrée en gare
est faite par une douce voix féminine
qui résonne irréelle au pied
de la basilique
le train porte le doux nom de
train Numéro 3372
soyez prudents dit la charmante voix
de peur de vous faire broyer par la machine
au loin la sonnerie accompagnant
la fermeture des barrières
empêchant les automobiles
de rencontrer imprudemment
le train qui approche retentit
et pourtant la silhouette massive
pas très assurée d’une dame
traverse les voies
dans un grand imper blanc
crissement des freins du train
dans le wagon un enfant
répète Nan Nan Nan
sa mère essaie de le calmer
il sanglote alors que le train s’élance
puis se tait on entend le froissement
d’un papier d’emballage et
des bruits légers de mastication
Une adolescente de l’autre côté
du couloir lit sur sa tablette
un texte en russe et en
tournicotant une mèche
de ses cheveux longs et blonds
Gare de Bernay
annonce une voix microphonique
masculine nasillarde crachotante
Les passagers tanguent
qui se déplacent quand le train
est en marche déséquilibrés
par leur bagage sursautant
quand un train qui circule
dans le sens inverse
croise le nôtre et le frôle
avec un bruit de violence
Le contrôleur contrôle
les billets et constate
une infraction Carte périmée
le contrevenant paie l’amende
de mauvaise grâce il semble se plaindre
qu’on l’ait trompé
on lui a pas dit qu’on était en 2016
alors que sa carte n’était valable
que jusqu’en 2014
il va faire une réclamation
le contrôleur lui explique
patiemment comment faire
sur le site de la Sncf
Conversation téléphonique en russe
on passe dans un tunnel
bruit de fond d’explosions du jeu vidéo
auquel s’adonne maintenant
l’adolescente russe
gare d’Évreux-Normandie
pleurs de nouveau-né
car la mère voyage
avec ses deux enfants en bas-âge
on l’entend bailler
le nouveau-né crie dans les tunnels
La partie supérieure de la voiture
est aménagée pour déposer
les bagages c’est une tablette
en verre transparent qui permet
d’observer sur neuf ou dix rangs
la tête des passagers
leur chevelure pour les plus éloignés
inversées dans le reflet
Une torpeur se diffuse lentement
le train berce ses voyageurs
même s’il manque de douceur
et le paysage se répète
et la sensation de faim
qui augmente
un voyageur prépare son repas
poisson salade
au téléphone
Pisser dans le train est un jeu
amusant mais risqué
et nécessite un bon sens
de l’équilibre
on ne peut pas s’asseoir
la cuvette est trop sale
beaucoup ont échoué à viser
juste les soubresauts
les cahots du train ayant
dévié le jet d’urine
qui fait une petite flaque
sur le sol en plastique foncé
des toilettes Homme
il est formellement interdit
d’utiliser les toilettes
lorsque le train est à l’arrêt
La climatisation est en marche
bien que la canicule soit bien loin
il fait assez frais dans le wagon
en tee-shirt à manche courte
c’est même désagréable
les grands-mères ont gardé
leurs imperméables crème
le train qui a pris de la vitesse
oscille sur les voies se secoue
dans un paysage d’arbres défilant
sous un ciel bas presque brouillardeux
les plafonniers de la voiture diffusent
une pauvre lumière pâle inutile
peut-être pour insinuer des lampions
car monter à Paris est une fête
Les mères les premières
préparent le débarquement
et puis chaque passager
succombe à tour de rôle à l’impulsion
de se lever de saisir ses bagages
Paris Gare Saint-Lazare
Terminus de ce train

II. Vue de l’esprit
Mardi 9 août

J’aime l’ivresse de bon matin
Dans un bistrot parisien
De voir passer la capitale
Défaite
De sa robe de bal
Je vais la mine enfarinée
À la terrasse du café
Je prends le soleil revenu
Au nez des passants qui se ruent

III. En terrasse
Mardi 9 août

En terrasse il fait faim
place de Ménilmontant
désertée de pigeons
désertée de croissants
Les véhicules descendent la rue
en glissant
et la remontent en vrombissant
quand les piétons grimpent à pas lents
quand ils ne sont pas une grand-mère
courant après le bus en tirant son cabas
Un grand type dévale la chaussée
sur son skate board
et bouscule la circulation
écartant le danger des voitures imprudentes
d’un geste péremptoire au bout duquel
ses mains sont gantées de blanc
Le camion des éboueurs
Propreté de Paris
repasse à grand bruit
passe silencieuse
une foule de gens seuls ou par deux
on ne s’entend pas l’estomac gémir
Comme les arbres ont une trop grande circonférence
on a placé des poteaux
pour y poser les vélos
les cadenasser
et pour qu’ils n’aient pas l’air ridicule
on a coiffés les poteaux
de divers panneaux décoratifs
En terrasse il fait frais
place de Ménilmontant
mais de l’église la pointe du clocher
pointe par-dessus les immeubles
La serveuse accueille les clients
à travers la fenêtre
sur le rebord duquel elle se balance

IV. Attente erratique
Mercredi 10 août

Dans la ville qu’il ne connaît pas
le marcheur hésite
Il est tenté de suivre le flot de la foule
qui le mènera à tout coup
vers quelque havre
Il est tenté de suivre les grandes artères
les grandes directions
de peur de se perdre dans le dédale
des rues traversantes
qui l’attirent pourtant par leur tranquillité
Noter le nom des rues empruntées
et la direction prise aux croisements
est une solution mais qui hache la marche
surtout si les rues portent des noms
interminables ou compliqués
et si le marcheur tourne
dès qu’il en a l’occasion
Porter un sac d’un poids conséquent
deux ou trois jours de vêtements
un nécessaire de toilette
une quinzaine de livres
augmente l’expérience de la marche
S’arranger pour que le sac soit incommode à porter
avec une seule bandoulière qui cisaille
une épaule puis l’autre
(la silhouette du marcheur penche
une fois à droite
une fois à gauche)
c’est encore plus efficace
Le rythme du marcheur
dont la destination n’est pas fixée
ou qui doit marcher un temps précis
comme celui qui le sépare
de l’heure du départ
de son train
est plus lent et saccadé
son parcours plus tortueux
S’il est en quête d’un endroit pour se sustenter
et qu’il souhaite trouver une nourriture
appétissante de bonne qualité
à un prix adapté
s’il a des exigences quant au lieu
où il se reposera et se sustentera
cherchant confort et beauté
service aimable
s’il veut absolument manger
thaï ou végé
son errance risque d’être longue
Pensant avoir trouvé le terme
provisoire de son chemin
il reculera finalement
devant la salle vide du restaurant
au fond de laquelle le guettent
une bande de serveurs désœuvrés
aux airs désespérés
devant une vitrine minable
des prix exorbitants
la mine patibulaire de la serveuse
il reprendra sa marche
La force de la sensation de faim
peut diminuer l’exigence du marcheur
mais plus que tout se trouver soudain
devant la plaque
« Rue des Jeûneurs »
(Paris 2e arrondissement)
Pour peu que le marcheur soit
d’un caractère superstitieux
il craindra ce présage
et la panique ou le découragement
pourront s’abattre sur lui
Heureux si à une ou deux
centaines de mètres
il trouve un restaurant asiatique
rempli de clients
qui semblent manger
de bon appétit
où il pourra se rassasier
d’un Bo Bun
pour six euros

IV. Paris – Lisieux
Mercredi 10 août

Un long tunnel de sommeil
entrecoupé du bruit soudain du train
entré dans un tunnel
La mise au net de ses notes
lire un Journal intime
et se retrouver à Paris en 1942
tandis que mon corps se déplace
entre Paris et Lisieux
On recherche le propriétaire
d’un sac de sport noir
à fermeture éclair dorée
abandonné voiture 17

 

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Guillaume
Le 8 août
À Samuel, Florian, Peter, Arsène

Réponse au poème «Caen, Jardin des Plantes» envoyé par Samuel le 12 juillet.

La poésie
Mon cher Samuel
Ne se réduit
Au seul réel

La poésie
Est éclatée
Comme le fruit
Du staphylier

(De diérèse
Tu n’auras point
Pas plus de fraise
Au mois de juin)


Guillaume
Le 8 août
À Samuel, Florian, Peter, Arsène

Bon y a des fraises
Au mois de juin
Mais de diérèse
On n’en voit point


Samuel
Le 8 août
À Guillaume, Florian, Peter, Arsène

Ne goûte au fruit
Du staphylier
Que le poète
Réalisé

La rime est à
Abandonner
Comme une graine
Qui n’a germé

Pour le poète
Le fruit est plus
Fort que la fleur
Même embaumé


Guillaume
Le 8 août
À Samuel, Florian, Peter, Arsène

Les fruits sont mûrs
La fleur c’est mort
La poire est sûre
L’été nous dore


Samuel
Le 8 août
À Guillaume, Florian, Peter, Arsène

J’adore l’épure
Le pur décor
Une écriture
Jetée au sort


Guillaume
Le 8 août
À Samuel, Florian, Peter, Arsène

J’adore encore
La couleur pure
De la ramure
De l’hellébore


Samuel
Le 8 août
À Guillaume, Florian, Peter, Arsène

Celle du cerf
Notre pâture
Dont il se sert
Et si peu dure


Guillaume
Le 8 août
À Samuel, Florian, Peter, Arsène

Papa Bambi
A sa fêlure :
Il est ravi
Par les voitures


Samuel
Le 8 août
À Guillaume, Florian, Peter, Arsène

Pour l’aventure
Poète dit
sur son fémur
une homélie


Guillaume
Le 9 août
À Samuel, Florian, Peter, Arsène

A propos des échanges de quatrains d’hier :
J’espère, chers amis, que vous visualisez ce poète, concentré et ému, composant dans la forêt au bord de laquelle passent des voitures, devant la patte d’un cerf mort, tandis qu’une hellébore monstrueuse projette son ombre sur la scène.


Guillaume
Le 10 août
À Samuel, Florian, Peter, Arsène

Bonsoir.

Une contribution pour le projet !

Bonne lecture,

Samuel et Guillaume.

  

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Guillaume
Le 16 juillet
À Arsène, Samuel, Peter, Florian

Photo de mon dispositif d’écriture, ce soir samedi 16 juillet.
J’écris et je réécris mes quatrains. Et vous, comment écrivez-vous ?


Arsène
Le 21 juillet
À Guillaume, Samuel, Florian, Peter

Salut les amis,

J’espère que votre été se passe bien !

Alors, je suis revenu de la montagne cette semaine, où je n’ai pu que le premier jour vous envoyer quelque chose par mail. Le reste du temps la batterie était très limitée et la connexion aussi. Peu importe.

Pour répondre à Guillaume sur la façon dont, en ce qui me concerne, j’ai écrit en Suisse – grand merci à toi d’embrayer sur le contexte d’écriture ! Voilà en gros :

– après être arrivé en Suisse dans la ville de Monthey, j’ai écrit essentiellement au bord du skatepark de la ville. Ainsi qu’au MacDonald (mais pas de photo de l’endroit actuellement sur mon ordinateur).

– Ensuite je suis monté dans la montagne où il a plu presque tout le temps… Donc j’ai écrit dans les transports (bus), une chambre de gîte où j’ai été accueilli grâce à ma sœur qui y travaillait, puis en marchant les derniers jours dans la montagne lorsqu’il faisait beau de nouveau

– Et enfin, un peu aussi dans le chalet de la famille d’Aurore (ma chère dulcinée) que j’ai rejointe à la fin.

À l’issue de ça, je vous envoie une chose : la première reprise (vous reconnaîtrez) des notes du premier jour que je vous ai envoyé depuis le MacDonald quand j’étais sur place ; reprise que j’ai faite jusqu’à aujourd’hui à Paris.

Je mets le document en word (et pas en pdf) pour que vous puissiez intervenir comme vous le voulez directement sur le texte : pourquoi ne pas développer le dialogue à l’intérieur même de nos poèmes ? Ça serait une chose extraordinaire.
À voir.

N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, et à réagir.

À bientôt !

Arsène
Ps: je vous propose de repousser à fin novembre la clôture (indicative) de notre correspondance. Cela sera probablement plus simple pour nous tous, et en particulier pour Peter qui a un été très chargé et qui nous rejoindra plutôt dans nos échanges à partir de la rentrée en gros
Pss : répondons aux mails dans une même chaîne, comme ça on a sous les yeux tous les mails précédents !

Textes – été 2016

Samedi 9, premier jour

 

— Dans le train en venant, vers 11h, la veille

0.

et même si on croit d’abord
voir

ici la baie encollée d’un archipel extrême
-asiatique
criblé d’énigme…

 

— Dans le bus à Monthey, vers 14h

1.

sur la carte de l’application iPhone
une fois
passé le Léman

on voit l’étendue qui sépare la courbure du Rhône
au niveau exact
de la zone industrielle et la route nationale est en jaune
au-delà

<— (direction des Dents du Midi) la zone des abords de Monthey où j'ai posé mon campement dès l’arrivée

la route ouvrant à des buissons
des fourrés des gradins saturés où
obliquer dans un interstice le soir

qui s'échelonnent en montant
lorsqu’on les suit du regard
sur les pentes au départ de la ville vers les Dents

— Arrivant vers le skatepark, vers 14h30

2.

où aussi les valons
se laissent par touches reconstituer
dans un plissement de l’œil

découvrant l’herbe vide des champs enclos
qui apparaissaient
en venant dans mon souvenir par degrés
et les futaies

les bosquets bourgeonnant à vue
à mesure que s’animent  les amas de tôles frappés par le soleil
les fumées d’usines verticales
les plages multiples de béton chauffées progressivement conduites à se
raréfier

où enfin se laisser prendre
dans un parcours au lointain
de reflets
aveuglants
sis en bordure périphérique de la ville
où le skatepark est en place
toujours
-Au skatepark

3.

et à son bord  même
aucune crainte à laisser s’étaler démontés
planche vis et boulons sur un carré de plastique
où est aussi posée la clé
deux t-shirts et devant

des pavés droits
des barres
des courbes vieillies rendues au point presque
où serait démantelée
toute pièce à pièce l’image désirée
mais c’est là
une étape nécessaire

Le reste de l’après-midi

4.

— session skate —

– Dans la zone industrielle de la ville, vers 13h, le lendemain

5.

Au MacDo, laissant dehors
un bon cagnard par le wifi d’1h écoulée
des nouvelles
se reçoivent
des nouvelles

une facture edf
par mail un poème tout nouveau  de Samuel
et part en 4G une image pour Oscar (1)

— (1) Oscar c’est Oscar Roméo
qui publie sur son site des images jalonnant
notre parcours de ride commun

tout ça
avant d’avoir à détailler peut-être
qui sait sous les branches la trace de mon sac absent
volé dépecé, sans doute
sans doute ferons-nous plus prudemment demain

 


Arsène
Le 21 juillet
À Guillaume, Samuel, Florian, Peter

 

Cet enchaînement
entre l’évocation de la main
du poète
et une silhouette qui s’efface…

À l’issue de ton poème,
Samuel je me demande
ne serait-il pas
lui-même cette mêlée concise dont tu parles
avec tant de douceur


Guillaume
Le 25 juillet
À Arsène, Samuel, Florian, Peter

Reçu de Samuel, aujourd’hui, par SMS :

« Salut Guillaume,
Peux tu faire passer ceci à la communauté des poètes… pas de connexion Internet en ce moment, au fin fond de l’Ardèche !
Bise,
A bientôt à Paris !

J’écris
des mémos textes
dans mon smartphone

Au pied des gorges
depuis la rive
de la rivière
le corps couché
sur des galets
polis mais durs
sous un feuillage
sous mon chapeau
sous trente cinq
degrés dans le
bruit des cigales
dans la rumeur
des baigneurs les
conversations
des vacanciers
les accords de
guitare d’un
musicien é
garé par là

Me relevant
la nuit aux ca
binets au saut
du lit au pe
tit-déjeuner
prenant ma douche
dans la voiture
en conduisant
marchant à pied
par la pensée
par intermit
tences par grap
pes de secon
des dérobées
sans le savoir
sans y penser
J’écris »


Guillaume
Le 26 juillet
À Arsène, Samuel, Florian, Peter

J’ai relu vos productions Samuel et Arsène, et c’est tellement bien ! Tellement riche en images ! Ça me réjouit vraiment.
Le poème-paysage-carte-postale-de-vacances devrait être un genre en soi.

(D’ailleurs ça me rappelle que j’en avais écrit un pour Samuel – sans plus d’ambition que celle de faire un clin d’œil – au printemps dernier au retour de petites vacances chez des copains en Angleterre :

Des breakfasts sans bacon
– Donne un bout que je morde

Nous foulons des gazons
Well taillés à la corde

Nous rêvons de maisons
That we’ll never afford

Même au pub nous gardons
nos airs de pseudo lords

God mais qu’il était bon
Ce week-end à Oxford)

Je pars en vacances en Auvergne pour ma part vers le 13 août je crois. En attendant j’écris toujours les quatrains-haïkus du projet dans lequel je me suis lancé, j’espère pouvoir vous lire tout cela un jour.

À très vite,

g.


Samuel
Le 27 juillet
À Guillaume, Arsène, Florian, Peter

Bonjour tout le monde.
J’ai trouvé un point wifi !

Une remarque à propos du dernier mail de Guillaume : dans les cartes postales poétiques, je pense à ton « indien » de ce printemps (in english for Peter).

Arsène, J’ai lu avec plaisir ton poème en réponse à “la sauvette »… je mûris mon écho…

J’ai produit plusieurs poèmes que je vous distillerai dans les jours à venir.
Pour aujourd’hui, je vous propose des photos… C’est une série (en cours) que j’ai intitulée : « Images mentales »…


Samuel
Le 4 août
À Guillaume, Florian, Peter, Arsène

Bonjour,

Je vous envoie un poème en réponse au premier écrit d’Arsène. À bientôt, écrivez bien!

Skater. Sonnet démonté.

Pour le skater le paysage
qui entoure la mer figée
des rails des rampes ondulées
figure un parcours le présage

Il regarde du fleuve au loin
les méandres de la montagne
il scrute la ligne de crête

Yeux clos dans sa tête il combine
les enchaînements de figures
où il pourra recomposer
le paysage puis s’élance

Un temps suspendu dans les airs
il semble glisser sur la ligne
de crête des monts alentour

3 août 2016.

Samuel

 

 

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/2

Samuel

Le 10 juillet

À Guillaume, Peter, Florian, Arsène

Bonjour à tous,

En guise de présentation (?) , un poème que j’ai écrit juste après avoir pris connaissance du mail d’Arsène lançant le projet.

Bonne lecture,

Samuel

 


 

Guillaume
Le 10 juillet
À Samuel, Peter, Florian, Arsène

Qu’il est fort ce Samuel, de livrer aussitôt un poème !

Pour ma présentation, je voulais simplement parler de mon projet en cours :

Au dernier marché de la poésie de Paris, j’ai discuté avec l’éditeur Bruno Doucey, il m’a donné un petit carnet vierge qu’il vend d’habitude à côté de ses bouquins, et qui porte le titre: En pente douce. J’ai décidé de prendre ça pour une invitation, et de me lancer le défi de remplir le carnet, puis de lui renvoyer. Comme je suis totalement obsédé par les quatrains en ce moment, ce machin sera donc une série de quatrains. 30, pour être précis, en suivant le nombre de pages du carnet (en écrivant une page sur deux). Pour l’instant c’est très narratif, je laisse dérouler une sorte de monologue, en pente douce donc. Tous les quatrains sont en tétrasyllabe et proposent des rimes très basiques en ABAB. Je vous livre ici le premier poème du truc :

Mon verre est lisse
Ma bière y mousse
Ma lèvre y glisse
La pente est douce

J’en suis à peu près à la moitié, et suis un peu bloqué pour l’instant.

 


 

Arsène
Le 10 juillet
À Guillaume, Samuel, Florian, Peter

Salut Samuel et les autres !
Premières notes sur là où je suis, après avoir découvert ton poème…

Texte 1 – été 2016
Monthey, Suisse

sur la carte de l’application iPhone on voit l’étendue qui sépare la courbure du Rhône
au niveau exact de la zone industrielle et la route nationale en jaune au delà
ouvrant à des buissons des fourrés saturés où obliquer dans un interstice le soir
ils s’échelonnent en montant au départ de la ville

on les suit sur les pentes vers les Dents où l’herbe vide des champs enclos y apparaît dans mon souvenir par degrés
à mesure qu’en suivant du regard un parcours de reflets aveuglants on voit
les amas de tôles des fumées d’usines verticales et plages multiples de béton chauffés progressivement conduits à se
raréfier

le skatepark est en place toujours. Au bord
aucune crainte à étaler démontés planche vis et boulons sur un carré de plastique où est aussi posée la clé
deux t-shirts et devant
des pavés droits des barres des courbes vieillies sont rendus au point presque
où est démantelée toute pièce à pièce l’image voulue mais c’est
la nécessaire étape

au MacDo laissant dehors
un bon cagnard par le wifi d’1h écoulée se reçoit des nouvelles une facture un poème tout nouveau et part
en 4G une image pour Oscar avant d’avoir à détailler peut-être
qui sait sous les branches la trace de mon sac absent volé dépecé sans doute
ferons-nous plus prudemment demain

 


 

Guillaume
Le 11 juillet
À Arsène, Samuel, Florian, Peter

La Voix des Poètes
(Bilan)

Samuel assène
À la sauvette
Tandis qu’Arsène
Compose en skate

Bonne soirée !

 


 

Samuel
Le 12 juillet
À Guillaume, Arsène Florian, Peter

Bonsoir vous tous,
Livraison expresse:

Caen, Jardin des Plantes

Le fruit du staphylier est d’un vert pâle banal, virant au brun avec la maturité.

Sa forme, trilobée diront les botanistes, évoque un ballon gonflé, une outre, et même une vessie pour ceux qui connaissent bien cet organe, sûrement parce qu’ils ont souvent l’occasion d’en observer.

Cette forme (mais n’est-ce pas le cas de tout fruit ?) porte la main à s’en saisir, et l’on est saisi par la légèreté de cette capsule dont le poids n’est que celui de l’enveloppe.

La consistance de la capsule encore verte est plaisante, molle au premier abord elle offre une résistance, finalement, à une légère pression des doigts.

Alors on augmente la pression des doigts jusqu’à ce que la capsule éclate avec un bruit sec et doux.

Si on a la curiosité d’ouvrir le fruit éclaté, on trouve les graines.

On recommence en ramassant sur le sol un autre fruit, on peut aussi le cueillir dans l’arbre, et l’on fait éclater les trois lobes l’un après l’autre.

On devine à quel point cet arbre est depuis toujours apprécié des enfants auxquels il procure ce jeu si agréable.

Quelle inventivité que de mettre à profit le goût des hommes pour le jeu afin d’améliorer la dissémination de ses graines.

On peut penser que le bruit du fruit du staphylier éclatant sous les roues d’un skate-board est inaudible pour l’oreille humaine. Il est vrai que le bruit du roulement du skate-board, quoique très différent, est un des charmes de cette invention.

En sélectionnant les fruits du staphylier d’après leur taille et leur maturité, on arriverait peut-être à obtenir des sons suffisamment variés pour imaginer produire une composition musicale.
Le mot staphylier, avec une diérèse, est à lui seul un tétrasyllabe.

 

 

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Projet poésie été 2016 / 1

Les pages mails qui suivent, en texte et parfois en image, constituent l’intégralité des échanges que nous avons eus l’été dernier dans le cadre de notre « Projet poésie été 2016 ».
Ce travail définit la première étape d’une démarche d’écriture à plusieurs, dont l’aspiration excède le cadre de ce travail singulier : si, d’une part, toute forme de relance peut occasionner l’ouverture d’un nouveau chapitre d’écriture, d’autre part le rôle, le nombre et les modalités de participation des contributeurs ne dépend à son tour que des rencontres, des contingences, des affinités et des suscitations. Son état d’esprit est essentiellement d’ouverture et de transformation.
Le lecteur se verra par ailleurs libre de considérer comme simples fragments, notes d’observations, poèmes achevés ou jeu de conversation amicale, la somme des échanges que nous publions ici dans leur intégralité, sans retrait ni ajout.

C.

Dans la boucle : Arsène Caens, Peter Dayton, Samuel Deshayes, Florian Houssais / Oscar Roméo, Guillaume Marie


 

Arsène

Le 8 juillet

À Samuel, Peter, Florian, Guillaume

Objet : Projet poésie – été 2016

 

Salut à tous,

Voici le mail de lancement de notre projet d’écriture.

Vous en avez tous entendu parlé, soit par moi, soit par Guillaume : ce projet consiste à mettre en place pendant toute la durée de l’été, un espace de «polylogue» à distance entre nous cinq.

Sans nous connaître tous, nous avons en commun d’évoluer dans des activités de recherche et de création diverses. Ces dernières passent nécessairement à un moment donné par le biais de l’écriture : dans des formes qui nous sont propres individuellement, il est question ici de donner libre cours à cette diversité, à l’intérieur d’un espace d’écriture où nous pourrions évoluer conjointement et en relation.

Les participants sont donc :

Guillaume
Peter
Arsène
Samuel
Florian (Oscar Roméo)
Nous procéderions, si vous êtes d’accord, de la façon décrite dans le protocole envoyé en pièce jointe. Pour toute question pratique, n’hésitez pas à envoyer un mail, soit à moi, soit à Guillaume Marie, en mettant tout le monde en copie : aucun problème avec cela, ça nourrit même l’échange.
Soyez aussi à l’aise avec le fait de n’envoyer aucun signe, si vous le sentez comme ça*.

Commence qui veut.

Arsène

Ps :

Pour ma part, je vous indique comment s’organise mon planning de l’été :

– 10 jours de montagne et de skateboard en Suisse : de demain 9 juillet à lundi 11 (échange prévu avec Oscar Roméo autour se son site)
– 8 jours à Shanghai pour le lancement de l’exposition à laquelle j’ai travaillé cette année : du 25 juillet au 3 août
– le reste du temps entre Paris et la Normandie

Tout cela sera l’occasion de produire des écrits de toutes sortes (notes ethnographiques ou autres poèmes, etc.) et des captation sonores ou vidéos pour différentes utilisations, de recherche et/ou de création.

Notre projet est pour moi un terrain d’expression et d’échange autour de ces choses, une façon de nous mettre en relation et de découvrir ce que nous faisons et pensons dans nos univers de pensée et dans nos vies.

—-

 

 

Poursuivre ici : https://cadrans.org/2017/04/22/2/

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Poème du 7e

par Guillaume Marie

J’ai sentiment que les mots m’usent
J’aspire au moins à mesurer
Comment ça peut qu’un texte abuse
Quelle impression ça peut laisser

Au tic-tac de ton gros horloge
Je vois qu’est loin le moment sage
Ton squelette a de beaux usages
Mon texte a bien de grands espoirs

Ton sexe a bien de beaux passages
Au moins l’usage est qu’il se loge
Mon texte est loin d’avoir usage
Les mots ne font que décevoir

Les mots ne sont que des foutoirs
J’arrête un peu d’avancer là
J’aime assez ta façon de choir
Avoue que tu le fais exprès

Ta phrase a peu de cohérence
La mienne est prête à se tromper
On aurait bien pu se baiser
On aurait pu saisir la chance

Au plaisir de ta médisance
Je réponds rien sinon des phrases
T’as pas besoin de mes silences
J’ai pas besoin de ton saccage

Ton corps a pu salir la France
Ma main a mal noté les mots
On aurait presque envie d’aller
J’ai presque mal d’avoir été

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Hai Zi – quatre poèmes

Hai Zi (海子, 1964-1989), suicidé à 25 ans, est un des poètes chinois les plus célèbres après la Révolution Culturelle. Emprunte de mysticisme, influencée par la philosophie et l’art moderne occidental, sa poésie, très peu connue du public français, connaît aujourd’hui une grande renommée auprès des chinois de la jeune génération.

 

1 –

《答复》

麦地
别人看见你
觉得你温暖,美丽
我则站在你痛苦质问的中心
被你灼伤
我站在太阳痛苦的芒上

麦地
神秘的质问者啊

当我痛苦地站在你的面前
你不能说我一无所有
你不能说我两手空空

 

La Réponse

Champ de blé,
les gens te voient,
sentent que tu es tiède
et beau.
Mais moi je me dresse, debout, au centre de ta question douloureuse.
Je suis brûlé par toi,
je me dresse sur un rayon douloureux de soleil.

Champ de blé,
questionneur mystérieux !

Quand je me dresse souffrant devant toi
tu ne peux pas dire que je n’ai rien,
tu ne peux pas dire que mes mains sont vides.

 

2 –

《秋》

秋天深了,神的家中鹰在集合
神的故乡鹰在言语
秋天深了,王在写诗
在这个世界上秋天深了
得到的尚未得到
该丧失的早已丧失

 

L’automne

L’automne avance, dans la maison des dieux les aigles se réunissent.
Sur la terre natale des dieux, les aigles lancent des paroles.
L’automne avance, le roi écrit des poèmes.
Dans ce monde l’automne avance.
Ce qu’on obtient n’est pas encore obtenu.
Ce qu’on va perdre est déjà perdu.

 

3 –

《讯问》

在青麦地上跑着
雪和太阳的光芒

诗人,你无力偿还
麦地和光芒的情义

一种愿望
一种善良
你无力偿还

你无力偿还
一颗放射光芒的星辰
在你头顶寂寞燃烧

 

L’interrogatoire

Sur le champ de blé vert
courent la neige et les rayons du soleil.

Poète, tu ne peux t’acquitter
de cette amitié du champ et des rayons du soleil.
Un vœu,
une bonté
et tu ne peux pas t’en acquitter.

Tu ne peux pas t’acquitter
d’un astre irradiant de lumière
qui se calcine sur ta tête
solitairement.

 

4 –

《黑夜的献诗
——献给黑夜的女儿》

黑夜从大地上升起
遮住了光明的天空
丰收后荒凉的大地
黑夜从你内部升起

你从远方来, 我到远方去
遥远的路程经过这里
天空一无所有
为何给我安慰

丰收之后荒凉的大地
人们取走了一年的收成
取走了粮食骑走了马
留在地里的人, 埋的很深

草叉闪闪发亮, 稻草堆在火上
稻谷堆在黑暗的谷仓
谷仓中太黑暗, 太寂静, 太丰收
也太荒凉, 我在丰收中看到了阎王的眼睛

黑雨滴一样的鸟群
从黄昏飞入黑夜
黑夜一无所有
为何给我安慰

走在路上
放声歌唱
大风刮过山岗
上面是无边的天空

 

Hymne à la nuit
dédié à la fille de la nuit

La nuit se lève de la terre,
masque le ciel lumineux et la terre déserte après la moisson.
La nuit se lève de l’intérieur de toi.

Tu viens de loin, je vais au loin.
Ici se croisent de longs chemins.
Le ciel ne possède rien,
comment pourtant me console-t-il ?

La terre déserte après la moisson.
On fait la récolte de l’année,
on coupe les céréales, on traîne le cheval.
Profondément enterrés
les gens demeurent dans les champs.

Le râteau scintille, la paille s’entasse pour le feu,
les graines s’amassent dans le grenier de la nuit.
Le grenier est très sombre, très silencieux, très opulent
et très déserté. Dans la moisson je vois les yeux de Thanatos.

Les oiseaux, comme des gouttes noires de pluie,
volent et pénètrent la nuit dans le crépuscule.
La nuit ne possède rien,
comment pourtant me console-t-elle ?

Je marche sur le chemin,
je chante tout haut,
le vent souffle au-delà de la colline.
En haut, c’est le ciel. Immense.

(Trad. Zhang Bo & Yves Bergeret, à Die, juin 2014)

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La Soif

 La Soif fait partie d’une série de grands « poèmes en espace » réalisés par le poète-plasticien Yves Bergeret. Composé de onze poèmes-peintures répartis en quatre mouvements, il a été créé à Paris le 14 mars 2014 dans une dramaturgie musicale entièrement développée avec le clarinettiste et compositeur Clément Caratini.

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Les poèmes-peintures, Yves Bergeret, Clément Caratini et Benoît Ormus (association LP36) la veille de la création de La Soif, à Paris. et enregistrement lors d’une répétition réalisée à Die (24/02/2014)

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Chaque point d’exclamation (poésies destinées à la perte) – Giampaolo de Pietro

/EXTRAITS

 

 

e rifarsi dei gomiti,

fiancheggiando la scala

che porta agli ultimi rami

riferendosi sempre a uno

degli alberi, il più rivoltoso

quello che si proteggeva

con poco e rivolgeva a tutti

un unico saluto ossequioso

 

(la più verde speranza è

la foglia, la più silenziosa)

 

(ma l’albero che di speranze non ne ha,

ha il torso di tronco e le spalle cispose,

i rami insistenti e altri elementi misteriosi

il lato femminile del suo corpo è uno di

questi)

 

 

et se refaire des coudes,

flanquant l’échelle

qui porte aux dernières branches

se référant toujours à l’un

des arbres, le plus révolté

celui qui se protégeait

avec peu et adressait à tous

un seul salut obséquieux

 

(le plus vert espoir est

la feuille, la plus silencieuse)

 

(mais l’arbre qui n’a pas d’espoirs

a le torse de tronc et les épaules gluantes,

les branches insistantes et autres éléments mystérieux

le côté féminin de son corps est un

de ceux-là)

 

 

 

Sans titre1'

 

 

 

 

Le teste degli alberi piantano cimiteri di spiegazioni e teorie.

Anche quello era sfarsi, nella semplice irrimediabilità, della vita.

 

Les têtes des arbres plantent des cimetières d’explications et de théories.

C’était là aussi le défaire, simple, irrémédiable, de la vie. 

 

 

 

Sans titre2'

(trad. Émilio Sciarrino)

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Arts verbaux, Poésie

L’Os Léger en Sicile : éthique de la langue-espace dans l’œuvre de Yves Bergeret

par Arsène Caens

/TERRAIN

—YVES BERGERET

Présentation

Yves Bergeret est un poète français né en 1948. Il publie depuis 1978 sous forme de recueils – L’Avance (1984), Poèmes de Prague (1998) etc. – de livres d’artistes  en collaboration avec des plasticiens – Poèmes du grand atelier (2012), avec des gravures de Maya Mémin etc. – où des ouvrages d’anthropologie poétique de l’image – L’image ou le monde. Trois voyages vers les églises peintes de Chypre (2008), Couleur (2012) etc.

Il faut ajouter à cette liste d’ouvrages une somme importante – en réalité centrale et majoritaire dans l’oeuvre de Yves Bergeret – d’actions en extérieur (Martinique, Mali, Sicile, Alpes…) avec des « créateurs populaires », donnant lieu à autant d’installations in situ, généralement suivies d’expositions en musée ou en galerie. Ces réalisations aboutissent le plus souvent à des publications – Cadastre et mailles (2005), La maison des peintres de Koyo (2006) – utiles aussi bien à l’anthropologue, l’historien ou le critique d’art, qu’à l’artiste contemporain, plasticien ou poète à la recherche de voix neuves pour faire œuvre de sa parole.

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